Des actes et des moyens MAINTENANT !

Vendredi dernier (28 mai 2021), un élève Saint-Michellois du Lycée Léonard de Vinci a été très violemment agressé devant l'établissement. Au moment où j’écris ces lignes, près d’une semaine après, Dramane 15 ans est toujours placé dans le coma artificiel.

Cet acte lâche est inacceptable. Il s’ajoute à la trop longue liste de violences depuis le début de l’année scolaire, aux abords du lycée et dans différents quartiers de la ville.

Ces tensions persistantes sont très inquiétantes. Elles suscitent bien évidemment colère, indignation, incompréhension et réprobation. Elles nécessitent la mobilisation de tous pour que des actions précises et continues soient enfin mises en œuvre.

Comme à chaque fois, certains adultes « responsables » se contente de dénoncer les flots de bêtises, d’insultes et de violences qui se déversent sur les réseaux sociaux, les jeux vidéo et les applications en tout genre, oubliant qu’eux-mêmes parfois présentent une forte addiction et que les rixes entre bandes rivales existaient déjà bien avant les téléphones portables… D’autres propagent ici et là les solutions toutes faites en criant au laxisme de la justice, en demandant davantage de répressions, tout en dénonçant la "faute" des parents pour exiger la suppression des allocations familiales et le renvoi dans le pays d’origine si ceux-ci sont issus de l’immigration...

Toute cette surenchère ne mène à rien. Elle doit être combattue, car elle ne fait qu’exacerber les règlements de compte, les inégalités sociales, les intolérances et les violences. S’il est effectivement indispensable que les coupables soient identifiés, appréhendés et fermement sanctionnés, ce ne sera malheureusement pas suffisant pour éradiquer cette violence qui gangrène un peu partout notre société et concerne des enfants de plus en plus jeune…

J’ai participé lundi au rassemblement organisé par le maire devant le lycée. Cette manifestation pour dire STOP était nécessaire. Mais au-delà de l’émotion partagée, du soutien à la victime et de la solidarité avec sa famille, l'organisation arrêtée et les propos convenus et assez abstraits du maire de St Michel n'étaient pas à la hauteur des enjeux.

Outre le fait que les élus de l’opposition aient été une nouvelle fois tenus à l’écart (information à minima et horaire de la manifestation donné au dernier moment) il est surprenant que ce même régime d’exclusion soit appliqué aux représentants des fédérations de parents d’élèves et des syndicats enseignants, qui eux aussi avaient sans doute des choses à dire...

Et maintenant, on fait quoi ?

Opportunément, la municipalité, par le biais d'un collectif de parents, communique sur les "brigades de sécurité régionale" de Mme Pécresse et la présence de la police municipale aux abords du lycée.

Pourtant, depuis des années, nous sommes nombreux à réclamer beaucoup plus de moyens pour à la fois éduquer, prévenir et sanctionner, car tout se tient !

Les classes sont surchargées, les enseignants sont dénigrés, les éducateurs spécialisés, les médiateurs, les psychologues, les assistantes sociales, les infirmières scolaires sont en nombre insuffisant. Les élèves décrochent, les liens sociaux se distendent, des familles sont dans des situations précaires accrues. Les services de la protection judiciaire de la jeunesse, les missions locales, les clubs de prévention, les centres d’éducation renforcés, les points d'accueil et d'écoute jeunes, les associations d'insertion et de soutien scolaire manquent cruellement de moyens. 

C’est tout cet ensemble qui nécessite davantage de moyens, de considérations et de coordinations. Et que les élus arrêtent de nous dire que tout est compliqué, que tel aspect dépend d’un autre et qu’il y a des domaines de compétences différents. Comme la plupart de ces élus cumulent plusieurs mandats, on leur demande simplement d’être davantage présents dans toutes les instances dans lesquelles ils sont sensés siéger et qu’a chaque fois, ils votent des moyens. Et puis très concrètement il serait grand temps d’effectuer au niveau de notre agglomération un vrai travail d'analyse, de coordination des dispositifs et d'évaluation des actions au sein du Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance, avec des cellules de veille territorialisées associant étroitement tous les acteurs.

Assez de postures, des actes et des moyens !

Facebook