Réunion Pôle Gare du 14 novembre 2023 : Une copie à approfondir !

Trois ans après une phase de concertation inachevée, le projet d’aménagement des abords de la gare RER a été présenté, très brièvement, le 14 novembre. Cette réunion publique initialement prévue à l’automne 2021, avait donc été repoussée déjà deux fois.

L’information avait été donnée dans un tout petit encadré dans le bas de la page 20 du journal municipal, alors que par exemple l’invitation pour l’opération "coup de propre" du 18 novembre occupait la totalité de la page 15 du magazine. Visiblement la mairie ne s’attendait donc pas à voir beaucoup de monde dans la salle Baschet. Au départ, il y avait seulement une vingtaine de chaises pour le public. Très vite, il en a donc été ajouté et au final, une bonne soixantaine d’habitants ont pu assister à une réunion très cadrée.

Côté scène : la maire de Saint-Michel ; le Président de l’agglo, Éric Braive ; Emmanuel Huet, directeur de projet SNCF et trois cadres de l’agglo : Maïlys Moreno, directrice adjointe des services techniques ; Étienne Monpays, directeur général adjoint et Julie Cabos, directrice du pôle Mobilités. Un grand absent : Ile de France Mobilités, principal financeur du projet.

Pour "animer" la réunion, une personne d’une agence de communication qui précise le cadre et le fait scrupuleusement respecté : Fin de la réunion à 21h (il est déjà 19h45), introductions par Sophie Rigault et Éric Braive, présentation du projet et 20 minutes à la fin pour répondre aux questions, posées par écrit. On nous distribue alors une petite carte verte, pour mentionner nos "satisfactions" et une carte rose pour indiquer les "questions / besoins de précisions".

Reprenons chronologiquement les différents visuels projetés :

A/ Les prémices du projet : 2017, étude de pôle et définition d’un schéma de référence ; janvier 2020, approbation du schéma de référence ; septembre 2020, dossier de concertation (lire ICI) ; décembre 2020, approbation du bilan de la concertation par la Conseil communautaire (Lire ICI).

B/ Où en est-on aujourd’hui ? Certains points "nécessitant des précisions, des approfondissements" ont été effectués. Sur la circulation, une étude a été confiée à la société Technologie Nouvelle (106 732 € TTC) pour "mesurer l’impact du projet sur la circulation du secteur, définir des améliorations possibles et valider un aménagement pour le carrefour entre la route départementale 46 (rue de Sainte Geneviève et rue de Montlhéry) et la rue Peuvrier". Des diagnostics ont été réalisés par plusieurs cabinets pour un montant de 169 000 € TTC : géotechnique et levée topographique, phytosanitaire, réseaux, amiante, faune et flore… etc. Après ces différentes études, l’examen de la maîtrise d’œuvre et les discussions financières, une demande de subvention doit bientôt être examinée par Ile-de-France Mobilités

C/ Les vues du projet. 6 merveilleux visuels, très végétalisés ! L’accès au bâtiment voyageur, depuis la rue de Montlhéry ; le parvis devant le restaurant Cirillo ; le parvis de la gare, rue Anatole France ; le dépose minute dans le virage de la rue de Ste Geneviève ; la gare routière, nouveau rond-point à l’entrée de la rue Peuvrier (c’est la photo qui illustre cette note) ; l’entrée du parking relais.

D/ Les fonctionnements des différents espaces

- Le dépose minute : C’est en fait le réaménagement de la place de la gare que les bus n’emprunteront plus. Un seul arrêt de bus maintenu rue de Ste Geneviève, dépose minute pour les véhicules automobiles, 4/5 places de parking pour l’accès aux commerces, cheminement piétons et cycliste, végétalisation de l’espace.

- La gare routière : Tout en pointant des "contraintes fortes d’espaces et de nivellement, des difficultés pour la giration des bus et les conditions de circulation des piétons et des vélos", la nouvelle gare routière s’ouvre donc à l’intersection de la rue de Ste Geneviève et de la rue Peuvrier. Les techniciens ont validé l’aménagement "d’un rond-point franchissable permettant de ne pas pénaliser le trafic de transit et de conserver les murs de soutènement et les arbres". Principale satisfaction, l’arrivée de la ligne 401 jusqu’à la gare.

- Le parking relais : 441 places de stationnement, dont 9 places PMR, 4 places pour les 2 roues motorisés, local vélos sécurisé de 40 places et local de repos pour les chauffeurs de bus. Ce sera un bâtiment de 6,75 m de hauteur (équivalent à 2 étages et demi), avec une façade en bardage en bois, des aménagements paysagers et 900 m² de panneaux photovoltaïque en toiture, sur 30% de la surface du dernier niveau. Ce parking relais sera exploité par la société EFFIA. (gratuit pour les abonnés Navigo annuel, 40€/mois maximum pour les abonnés Navigo mensuel, tarif horaire proposé par EFFIA et non communiqué). Le coût du parking est estimé à 10,7 millions d’euros, financé à 45% par Ile-de-France Mobilités, 35% par Cœur d’Essonne Agglomération et 20% par la SNCF. Le talus paysager est estimé à 96 000 €, financé à 70% par Ile-de-France Mobilités et 30% par Cœur d’Essonne Agglomération.

E/ Les prochaine étapes. Le calendrier suivant a été présenté :

Fin 2023, dépôt du dossier de demande de subvention auprès d’Ile de France Mobilités.

Novembre 2023 : saisine de l’autorité environnementale.

Février 2024 : passage de la subvention au Conseil d’Administration d’Ile-de-France Mobilités.

Début 2024 : lancement des marchés publics de travaux.

Printemps 2024 : notification des marchés publics de travaux et validation d’un phasage du chantier.

Été 2024 : démarrage des travaux, pour une durée minimum de 18 mois.

Ce projet coûteux n’est pas satisfaisant

Le schéma de référence, imaginé il y a une quinzaine d’années, s’inscrit dans une logique d’augmentation de la circulation automobile, sans aucune prise en compte des nuisances liées au bruit et à la pollution de l’air. Face aux défis (bien connus à présent et qu’il convient de relever) en matière de santé publique et d’urgence climatique, ce projet mal ficelé va considérablement dégrader le cadre de vie dans notre commune. En attirant tout un flux de bus et de voitures sur la rue Peuvrier, la circulation va être extrêmement compliquée pour à la fois y accéder et en sortir, en passant sous le pont à l’extrémité de la rue de Montlhéry ou en arrivant dans le virage du début de la rue de Sainte Geneviève. Cet aspect avait notamment motivé une pétition signée par plus de 400 habitants (lire ICI)

Malgré plusieurs demandes, notre groupe n’a toujours pas reçu les conclusions des diverses études de faisabilité qui ont été menées. Comme si, derrière les beaux visuels présentés, on voulait nous cacher quelque chose. En tout cas, il est assez paradoxal qu’aucun plan masse de la totalité du secteur n’ait été présenté, comme si le projet n’était que la juxtaposition de plusieurs aménagements traités séparément, le coût global n’ayant même pas été mentionné. Aucune information non plus sur la participation financière du Conseil départemental, pourtant directement concerné par l’axe routier qui traverse notre ville !

Du côté de la rue Anatole France, déjà amputé de deux accès aux quais, le parking ne sera même pas réhabilité. L’afflux d’usagers en provenance des nouvelles zones urbanisées à Longpont et Montlhéry n’est pas du tout anticipé. On aurait pu commencer à imaginer le développement de l’offre de transport en commun et une véritable piste cyclable qui se fait toujours attendre pour relier nos trois communes. A suivre…

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