Conseil municipal du 26 juin 2025 (2e partie) : Éducation et écologie, des dispositifs insuffisants et de bonnes intentions à concrétiser

J’aborde dans cette seconde partie du compte-rendu les questions éducatives et écologiques avec les délibérations concernant trois documents importants et conséquents : le Projet éducatif de territoire, la convention de labellisation de la cité éducative et le Plan Vert.

Ces trois documents peuvent vous être adressés sur simple demande à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. en attendant leur mise en ligne sur le site internet de la ville.

Vous trouverez ci-dessous un résumé des notes de présentation des deux premiers, avec l’intervention de ma collègue Fatima Khobeizi, puis la présentation du Plan Vert, qui s’apparente davantage comme un outil de propagande électorale du maire

Approbation du projet éducatif de territoire - Plan mercredi pour la période 2025-2030.

Le premier PEDT a été mis en œuvre pour la période 2015-2016 et portait essentiellement sur les rythmes scolaires. Il a été renouvelé pour la période 2017-2020 avec la mise en place d’objectifs permettant d’appréhender l’éducation de l’enfant dans ses différents temps et environnements. La crise sanitaire liée à l’épidémie de la Covid-19 n’ayant pas permis de renouveler le PEDT sur la période de 2020-2021, il fut donc renouvelé pour la période 2022-2025.

Ce PEDT 2025-2030, a pour objectif de questionner collectivement la réussite éducative à travers les besoins des enfants et des jeunes de 3 à 17 ans mais aussi d’identifier les facteurs d’attractivité du territoire pour les familles. Les principaux axes sont : Proposer des actions de parentalité ciblées ;  Former les adultes et citoyens de demain ; Favoriser l’épanouissement des enfants à travers les activités sportives, artistiques, culturelles et scientifiques ; Accompagner les enfants et les familles dans leurs difficultés ou leur handicap ; Favoriser la communication avec les familles ; Favoriser la condition de la réussite scolaire (élémentaires/ collégiens/lycéens) ; Développer des actions qui favorisent le vivre ensemble et le bien-être.

Il est enfin prévu d’intégrer dans ce PEDT le Plan Mercredi mis en place par le gouvernement en 2018., ce dispositif visait à garantir une offre de qualité pour les temps périscolaires du mercredi. Les activités proposées doivent favoriser la découverte et le plaisir, en s’appuyant sur une grande diversité de thématiques (culture, arts, environnement, numérique, citoyenneté, sport, etc.). La participation repose sur le principe du libre choix, permettant à chaque enfant de s’impliquer selon ses envies, ses attentes et ses besoins.

- Convention cadre triennale de labellisation de la cité éducative de Saint-Michel-sur-Orge, Sainte-Geneviève-des-Bois, Fleury-Mérogis 2022-2024

Le Comité interministériel des Villes a renouvelé, pour la période 2025-2027, le label de la Cité éducative porté conjointement par les villes de Saint-Michel-sur-Orge, Sainte-Geneviève-des-Bois et Fleury-Mérogis pour trois ans (2025-2027). Cette Cité éducative couvre les quatre quartiers relevant de la politique de la ville (l’entre Bois des Roches à Saint-Michel,  la Grange aux Cerfs et les Aunettes à Sainte-Geneviève et  les Aunettes à Fleury-Mérogis) et trois collèges et vingt-quatre écoles. Ce dispositif est essentiel pour poursuivre la lutte contre les rixes inter quartiers. Des rencontres entre les enfants des trois villes ont été organisées. Le plan d’actions de la Cité éducative s’inscrit dans le triptyque fixé par l’Etat : conforter le rôle de l’école, promouvoir la continuité éducative et ouvrir les champs des possibles. Des enjeux transversaux sont aussi identifiés : la relation des parents avec l’école et les institutions, le vivre ensemble et les valeurs de la République, la poursuite d’études et l’insertion professionnelle.

Son pilotage (orientations stratégiques, validation du plan d’actions et des financements) est porté par une Troïka composée de représentants de l’Education nationale, de la déléguée du Préfet et des représentants des maires des villes. Une enveloppe annuelle de 300 000 euros a été reconduite.

L’intervention de Fatima Khobeizi

Au nom du groupe Saint-Michel en Commun, je tiens à réaffirmer notre soutien aux deux dispositifs à l’ordre du jour : le Projet éducatif de territoire – Plan mercredi 2025-2030, et la convention triennale de labellisation de la Cité éducative, en lien avec Sainte-Geneviève-des-Bois et Fleury-Mérogis.

Ce sont des outils utiles. Ils traduisent une ambition locale forte en faveur d’une éducation partagée, inclusive, articulant mieux les temps de l’enfant et mobilisant les différents acteurs – écoles, familles, associations, collectivités. Nous saluons à ce titre l’engagement des équipes éducatives, municipales et associatives.

Mais nous avons également le devoir de regarder la situation avec lucidité.

Depuis plusieurs années, et de manière encore plus aiguë depuis la crise sanitaire, le terrain éducatif s’est fragilisé. Les équipes pédagogiques sont sous pression. Les enfants manifestent des signes clairs de mal-être : tensions, décrochage, agressivité verbale ou physique, fatigue chronique, dépendance aux écrans.

Les causes sont bien connues, et elles ne sont pas minimiser:

- Pénurie de professeurs et d’agents de santé scolaire.

- Manque de psychologues scolaires, alors que les troubles anxieux progressent dès le plus jeune âge.

- Réformes mal calibrées, trop nombreuses, qui ont parfois déstabilisé plus qu’elles n’ont accompagné.

- Et, souvent, des collectivités locales qui doivent pallier ce que l’État n’assure plus, sans les moyens nécessaires pour aller au-delà.

Le Plan mercredi et la Cité éducative sont des compléments utiles, mais qui ne peuvent ni remplacer un encadrement solide, ni compenser l’affaiblissement du service public national de l’éducation.

Dès lors, notre responsabilité est double :

- D’une part, soutenir pleinement ces dispositifs, à condition qu’ils soient exigeants, évalués, centrés sur les besoins éducatifs réels – et non sur une logique de guichet ou de garderie améliorée.

- D’autre part, interpeller clairement l’État : la République ne peut pas garantir l’égalité des chances sans des écoles solides, des enseignants formés et respectés, et des professionnels de santé présents dans chaque établissement.

Depuis plusieurs semaines, Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale présente les Assises de la santé scolaire comme l’évènement qui va permettre d’adapter les réponses à l’aggravation du mal être et des difficultés tant scolaires que relationnelles des élèves.

Force est de constater que sur la politique éducative, sociale, de prise en compte des besoins psychologiques et de santé des élèves aucun diagnostic n’a été réellement partagé. Aucun des besoins exprimés par les professionnels n’a été pris en compte. La politique menée relève davantage du cache-misère que d’une véritable ambition. Elle ne permet pas d’améliorer la situation, et ne résout pas le manque d’attractivité et les postes vacants sur le terrain.

Actuellement, seulement 7800 infirmières, 2700 assistant·es et conseiller·es techniques de service social, 7000 psychologues de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur tentent de répondre aux besoins des 15 millions d’élèves et étudiant·es.

Par ailleurs, au niveau de l’Essonne, nous regrettons la baisse considérable des co-financements en matière de Prévention spécialisée, compétence obligatoire du Conseil départemental au titre de l’aide sociale à l’enfance. Dans le contexte de violence juvénile, de plus en plus marquée et de plus en plus précoce, (une rixe sur 4 en France a eu lieu en Essonne ces dernières années) ces phénomènes ne pourront pas être suffisamment endigués, si les actions pour prévenir la marginalisation et le déclassement social sont réduites.

De même au niveau local, des efforts doivent être fait notamment pour renforcer le service jeunesse, mettre en place des médiateurs dans le cadre du dispositif de Gestion Urbaine et Sociale de Proximité (GUSP) avec les bailleurs et élargir les horaires d’ouverture des équipements sportifs pour les jeunes.

Enfin, nous devons aussi redonner aux familles toute leur place, familles qui se trouvent parfois démunies, et qui attendent de nous des relais clairs, cohérents, et respectueux.

Nous voterons pour ces projets, mais nous appelons à ne pas se satisfaire de l’existant, et à continuer à porter une parole exigeante et responsable pour l’avenir de nos enfants et des jeunes.

Adoption de la première séquence du plan vert communal

La droite locale affirme, et c’est une bonne chose, que « dans un contexte d’urgence écologique mondial où les effets du changement climatique, l’érosion de la biodiversité et les crises énergétiques appellent des réponses concrètes à toutes les échelles »

Le choix de se doter d’un Plan Vert ne répond à aucune obligation réglementaire. Le document se contente de valoriser les actions déjà mises en œuvre, de structurer les projets existants et de fixer des objectifs à court, moyen et long terme. Le Plan Vert s’articule autour de quatre grands axes complémentaires et interdépendants :

  1. Ville Nature (renforcer la renaturation et la biodiversité en développant des espaces verts, en préservant les milieux naturels et en favorisant une gestion écologique des espaces publics),
  2. Ville Accessible (promouvoir les mobilités durables en développant les infrastructures cyclables et des aménagements favorisant les déplacements doux),
  3. Ville Sobre (encourager les économies d'énergie et le développement des énergies renouvelables pour réduire l’empreinte carbone de la commune),
  4. Ville Responsable (renforcer l'économie circulaire et la santé environnementale en favorisant le recyclage, la réduction des déchets, la sensibilisation aux enjeux écologiques et la préservation de la santé des habitants).

La délibération proposée entérine les grands axes des ambitions de la Ville à horizon 2050. Une seconde phase, plus technique, précisera les objectifs chiffrés à atteindre. Madame le maire a surtout mis en avant la forme avec la démarche dite participative d’élaboration tournant autour des différents initiatives de communication prises ces derniers temps, notamment la Fête de la nature du 14 mai, le challenge "Mai à vélo" et le concours photo sur la biodiversité

Notre groupe n’avait pas de raison de voter contre toute une série de bonnes intentions. Par contre nous avons critiqué les cafouillages dans l’organisation des réunions préparatoires. De même, nous avons noté une très forte exagération sur le chiffre de 400 personnes consultées sur l’élaboration de ce plan vert. Notre groupe était représenté aux 4 ateliers « publics » qui au total ont réuni à peine 15 habitants différents. En fait, ce Plan Vert s’apparente à la trame écologique du programme de communication électoral du maire pour l’échéance de mars prochain. Cette "première séquence du Plan Vert" aurait un peu plus de crédibilité si elle s’articulait avec la conduite de la révision du Plan Local d’Urbanisme, lancée en décembre 2021. Comme nous sommes partisans d’une véritable bifurcation écologique qui se concrétise avec un budget, une planification et une évaluation des actions, notre groupe est resté un peu sur la réserve.

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