Réflexions estivales contre la résignation, pour développer l’implication des citoyens !

Pas de pause cet été, dans un monde qui va mal, sous les multiples tensions guerrières, économiques et climatiques.

L’occasion d’analyser un peu l’actualité inquiétante, sous l’angle d’un nécessaire développement de l’implication des citoyens pour faire face aux mauvais coups des "puissants". J’aborde donc dans cette note plusieurs points, dont les niveaux sont très différents, mais sur lesquels des combats sont à mener, même si l’ambiance générale dominante, qu’on nous impose, reste encore trop souvent à la résignation. Rien n’est simple, mais tout n’est pas aussi compliqué qu’on veut bien nous le faire croire. Je ne me résous pas à rester spectateur sur toutes ces dérives qui alimentent le chacun pour soi, les inégalités, les exclusions et la haine. Sans être naïf, je continue à penser que "les seuls combats perdus d’avance sont ceux qu’on refuse de livrer".

Duplomb

Voyons tout d’abord l’incroyable succès de la pétition lancée par une jeune étudiante contre la loi Duplomb. Pour rappel, cette loi va notamment réautoriser des pesticides tueurs d'abeilles interdits, favoriser l'élevage industriel et faciliter la construction de mégabassines. Depuis des mois, près d'une centaine d'associations environnementales, d'organisations paysannes, de collectifs de victimes de pesticides sont mobilisés pour contrer cette loi rétrograde. Elle a été adoptée le 8 juillet dernier par le Parlement qui, avant le vote final, a esquivé les débats parlementaires à l'Assemblée nationale : une honte sur le fond, une honte sur la forme avec un passage en force scandaleux ! A travers l’ampleur prise par cette pétition, se mêlent dans un même mouvement, des préoccupations environnementales, des inquiétudes de santé publique, des exigences démocratiques sur les conditions d’adoption de cette loi. Une révolte de ce qu’on appelle "la société civile" en quelque sorte. A ce jour plus de 2 millions de personnes ont signé. Vous pouvez encore le faire ICI.

Prochaine étape : une décision du Conseil Constitutionnel sur la conformité de la loi est attendue dans quelques jours. Puis le choix, ou non, du Président de la République de promulguer la loi. Enfin, en septembre, un débat, sans vote, devrait avoir lieu à l’Assemblée Nationale. Tous ces aspects institutionnels demeurent très limités. La question qui nous est donc posée est de savoir jusqu’où et comment peut se prolonger ce sursaut citoyen "Pour la santé, la sécurité, l’intelligence collective" dans les prochains mois ?

Résistance sociale

Mi-juillet, nous avons eu la présentation des grandes orientations du Budget 2026 par le Premier ministre. Le gouvernement de François Bayrou veut encore accentuer les inégalités fiscales et sociales, aux seuls bénéfices des grandes entreprises et de la caste des riches milliardaires de notre pays. Je note avec satisfaction que l’ensemble des syndicats, qui hier encore étaient divisés notamment sur les négociations du conclave des retraites, se réunissent à nouveau. Même les plus modérés (notamment la CFDT) ont eu le sentiment d’être floués. Pour l’instant, on se contentera de signer ICI la pétition "les sacrifices pour le monde du travail ça suffit !". Je vous invite également à consulter le site https://stopbudgetbayrou.fr/ qui contient un argumentaire intersyndical où pour chaque mesure du budget, un menu déroulant permet de voir les conséquences concrètes pour les gens.

Je ne veux pas préjuger à cette étape de l’ampleur de la suite, mais les marges de négociations très réduites qu’impose le gouvernement devraient favoriser la perspective d’une mobilisation sociale unitaire à la rentrée…

J’y ajoute l’appel autour du triptyque "Boycott, désobéissance, solidarité" qui invite à paralyser la France à partir du 10 septembre. Ce mouvement s’est développé sur les réseaux sociaux et se revendique indépendant des partis et des syndicats. Je reste prudent, mais attentif, sur les jugements péremptoires quant à la trajectoire et l’ampleur que cela peut prendre sur le terreau du mécontentement profond des citoyens. Il semble que les tentatives d’instrumentalisation par l’extrême droite, mis en avant par certains médias hostiles, ont été écartées. Comme les Gilets Jaunes en leur temps, cela reflète un mal-être populaire très profond qui échappe totalement aux "radars", souvent déconnectés, des organisations traditionnelles qu’elles soient politiques, syndicales ou associatives. De la spontanéité naît forcément un certain degré de confusion. Aucun mouvement populaire ne sera jamais parfaitement aligné idéologiquement. Mais tant que le mouvement reste ouvert, pluriel, contestataire, ancré sur le quotidien vécu des gens, je vous invite à vous y engager. Mais l’erreur ne réside pas dans le fait de se tromper, elle réside dans l’inaction. Il faut cesser de se faire des nœuds au cerveau. On en discute, par le bas (comme devraient être les vrais assemblées citoyennes), on s’organise sur des mots d’ordre précis et concrets, en totale autonomie pour le 10 septembre. Et on verra ce que le « mouvement » va fédérer et ce que la lutte peut encore arracher. Pour recevoir une invitation afin de rejoindre les groupes Telegram de discussions et d’actions, écrivez moi à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Soumission

Au niveau international, la capitulation des technocrates de l’Union Européenne devant les diktats douaniers de Trump pousse déjà le patronat exportateur, soutenu par des politiciens de droite, à chercher à "compenser" par des gains de productivité/compétitivité les 15 % de droits de douane qui renchérissent leur production. On peut donc s’attendre à une nouvelle offensive des ultra-libéraux européens pour réclamer de nouvelles aides publiques aux entreprises et de nouvelles exigences de flexibilité accrue et de régression des droits sociaux, plutôt que de s’opposer à l’arrogance du capitalisme américain. Ils nous avaient pourtant dit que "leur Europe", avec ses traités rejetés par les peuples, allait nous protéger ! Mensonge, sur ce fameux concept "de concurrence libre et non faussée" qui explose en plein vol. Madame Von der Leyen franchit une nouvelle étape dans la vassalisation de l’Union européenne face aux États-Unis. Car, en plus des droits de douane à 15 % sans la moindre réciprocité, Trump contraint l’Europe à dépenser 750 milliards de dollars pour acheter son énergie polluante et récupère 600 milliards de dollars d’investissements européens sur son territoire. Il faut rompre avec cette Europe du fric et des banquiers. Le non-alignement est la seule alternative possible. Là encore, il appartient aux peuples européens, souverains, de se mobiliser.

Palestine

Les images terribles de la famine à Gaza sont maintenant connues du monde entier. En Cisjordanie, la population est assiégée et déplacée de force. L’État d’Israël continue à bombarder en toute impunité le Liban et la Syrie, prétendant placer sous sa botte l’ensemble du Moyen-Orient. Le Président de la République vient officiellement d’annoncer que la France allait reconnaître, en septembre, l’État de Palestine. Cette décision importante, mais encore conditionnelle, arrive bien tard. Cette reconnaissance n’aura de sens que dans le cadre du droit à l’autodétermination du peuple palestinien, et avec des mesures concrètes pour mettre fin à l’occupation, à la colonisation, et à l’apartheid. L’urgence aujourd’hui est de sauver le peuple palestinien des massacres et de la famine. Face à un génocide, il faut des actes, tout de suite. Un État de Palestine n’adviendra que si le projet de "Grand Israël" accéléré par la coalition d’extrême droite au pouvoir est combattu et défait. Cela commence par l’arrêt de la livraison d’armes et l’imposition de véritables sanctions contre l’État d’Israël. Là encore, il faut accentuer la mobilisation populaire à travers des rassemblements dans tous les pays et des signatures de pétitions en soutien à la Palestine. Se taire face à l’horreur de la situation n’est plus possible. Notre devoir moral absolu est de s’opposer à cette folie meurtrière à Gaza. Comme il est vital, 80 ans après les tragédies d’Hiroshima et Nagasaki, de s’opposer à tous les conflits sanglants et de promouvoir LA PAIX partout. Nous n’avons qu’une seule terre et seuls les peuples mobilisés pourront la préserver.

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