
Conseil municipal du 13 novembre 2025 (2e partie) : Immobilisme et approximations sur les orientations budgétaires de la droite pour 2026
Dans les dix semaines précédant le vote du Budget primitif, un débat d’orientations budgétaires doit être tenu au sein du Conseil municipal.
Une fois de plus, la maire a décidé d’anticiper le processus budgétaire communal. Alors que le budget de l’État n’est toujours pas voté, ce qui nous prive de beaucoup d’éléments sur les financements auxquels aura droit la commune, un rapport d’orientation budgétaire pour 2026 nous a été présenté afin de pouvoir voter le budget de la ville précipitamment en décembre. En fait les communes ont jusqu’au 15 avril pour voter le budget et jusqu’au 30 avril lorsqu’il y a des élections municipales, comme ce sera le cas en 2026. La droite enjambe donc allègrement ces élections avec un budget approximatif et si une nouvelle équipe est élue, elle devra détricoter tout ce qui aura été voté.
Les orientations budgétaires 2026 présentées par la droite confirment nos craintes. Le contexte économique est très mauvais, notre ville va subir d’importantes réductions de crédits de l’État, les impôts locaux vont continuer à augmenter avec la revalorisation des valeurs locatives, des travaux nécessaires pour l’entretien de la voirie et des trottoirs sont sans cesse décalés, l’acquisition pour 1€ de 10 867 m² de locaux vétustes, abandonnés par Casino, va coûter plusieurs centaines de milliers d’euros par an de charges aux contribuables Saint-Michellois et au final le budget ne pourra être équilibré qu’avec un nouvel emprunt de 8,8 millions d’€ ! Certes, la ville reste assez peu endettée, mais l’encours de la dette par habitants vient de passer de 449 € en 2024 à 556 € pour cette année.
Nous alertons régulièrement sur l’augmentation des situations précaires à Saint-Michel qui touche de nombreux jeunes, sans emploi, de plus en plus de familles monoparentales et de personnes âgées isolées. Avec cette dégradation, la ville perçoit davantage du Fonds de solidarité de la région Ile-de-France pour les communes "pauvres". Cet argent supplémentaire devrait être affecté au Centre Communal d’Action Sociale et à la Caisse des écoles, afin de répondre mieux aux besoins croissants de la population. Il n’en ai rien dans ces prévisions budgétaires.
Vous trouverez ci-dessous l’intervention faite par ma collègue Fatima Khobeizi, au nom de notre groupe.
Nous regrettons d’abord que ce rapport, pourtant essentiel, n’ait pas été présenté et débattu en commission avant le Conseil municipal. Sa communication tardive et son caractère très vague ne permettent pas vraiment, pour reprendre vos propres mots, page 3 du ROB, "d’éclairer nos choix dans la perspective du vote du budget primitif". Un fonctionnement plus participatif, où les orientations seraient présentées par secteur en commission, redonnerait du sens au travail collectif des élus.
Au-delà de la méthode, le contenu du rapport appelle plusieurs remarques de fond.
Les perspectives économiques, très optimistes, semblent ignorer la crise climatique et l’aggravation des inégalités. La croissance économique actuelle est notamment portée par l’augmentation des investissements dans l’industrie de l’armement avec la multiplication des conflits meurtriers. Nous nous ne voulons pas de cet avenir-là !
De même, le projet de loi de finances est cité sans esprit critique, alors qu’il accentue la rigueur pour les communes et les ménages modestes. Le dispositif DILICO par exemple, dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités territoriales, risque de ponctionner davantage de collectivités : Saint-Michel-sur-Orge sera-t-elle concernée, et à quel niveau ?
La situation financière est décrite comme saine, mais les chiffres montrent autre chose : l’épargne brute est passée de 10 % à 5 %. Même si les baisses cumulées du Fonds de Solidarité des communes de la Région Île-de-France, FSRIF, et des droits de mutation ne sont pas de la responsabilité directe da la majorité du Conseil municipal, la forte baisse du taux d’épargne brute appelle plus de lucidité que d’autosatisfaction.
Quant aux orientations budgétaires pour 2026, elles sont présentées à partir de la page 11 dans la stricte continuité des rapports précédents, comme si les Saint-Michellois devaient naturellement prolonger le mandat de la majorité sortante. Une autre trajectoire budgétaire est possible !
Le maintien des taux d’impôt est affiché comme une promesse tenue, mais chacun sait que la revalorisation forfaitaire des bases par l’État entraînera une hausse mécanique pour les contribuables. C’est une hausse silencieuse, qui pèsera sur tous, sans mesure d’accompagnement.
Sur le plan social, le silence du ROB est assourdissant : la précarité s’accroit fortement dans notre ville, et elle est très préoccupante pour les jeunes et les plus anciens, nous ne voyons aucune mesure pour répondre à ces défis. Le Centre communal d’action social manque cruellement de moyens humains et financiers, ce qui ne facilite pas la tâche des agents face aux urgences auxquelles ils ne peuvent pas répondre.
S’agissant des dépenses, pouvez-vous donner un montant prévisionnel des charges que la Ville devra payer en 2026 pour la copropriété du centre commercial ?
Au niveau des investissements, la principale annonce concerne la réhabilitation de l’ancienne bibliothèque, abandonnée depuis 7 ans, pour une Maison de santé. Avez-vous une estimation de cette réhabilitation et quelles sont les perspectives pour qu’elle puisse accueillir des professionnels de santé qui font cruellement défaut dans notre ville ?
Enfin, page 19, vous mentionnez 724 500 € pour des acquisitions foncières : de quels projets s’agit-il exactement ?
En résumé, ce rapport traduit une gestion comptable sans vision globale et cohérente. Nous appelons à des orientations budgétaires plus solidaires et plus tournées vers la transition écologique. Saint-Michel-sur-Orge mérite un budget qui prépare l’avenir, pour répondre aux besoins sociaux de la population, pas un simple exercice d’équilibre comptable.
Nous avons pris acte de la présentation de ce rapport, en espérant pouvoir disposer d’éléments plus précis lors du vote du budget.
(le document sur le rapport d’orientation budgétaire 2026 peut vous être adressé sur simple demande par mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. )