
Conseil d’Administration du Centre Communal d’Action Sociale du 17 décembre 2025 : les urgences sociales reportées après les élections !
A côté du Conseil municipal, le CCAS, comme la Caisse des écoles, sont des instances assez méconnues. Pourtant c'est à travers ces structures que l'on peut agir concrètement et localement sur les politiques sociales et éducatives.
Le Conseil d’Administration du CCAS, théoriquement présidé par le maire, qui n’y assiste jamais est composé à parité de 6 représentants du Conseil municipal (je suis le seul représentant de l’opposition) et 6 représentants d’associations agissant dans le secteur de la solidarité. A travers un budget autonome, c’est au CCAS de mettre en œuvre la politique d’action sociale communale.
Au titre de l’aide sociale légale, le CCAS est chargé de participer à l'instruction des demandes d'aide sociale légale (droits santé, aide aux personnes âgées…) et les transmet aux autorités décisionnelles compétentes telles que le Conseil départemental, l’Etat ou les organismes de sécurité sociale. Il domicilie également les personnes sans domicile stable ayant un lien avec la commune lorsqu’elles souhaitent bénéficier de prestations sociales, de l’aide juridique, obtenir une carte d’identité…
Au titre de l’action sociale facultative, la municipalité a confié au CCAS les missions suivantes : Les secours d’urgence, tickets alimentaires, aides de fin d’année, la gestion des services en faveur des aînés (aides à domicile, portage des repas à domicile, téléassistance), l’accompagnement social global et la mise en place d’actions de prévention.
Le rapport d’orientations budgétaires pour 2026
Le point principal de l’ordre du jour de la réunion du Conseil d’Administration du CCAS concernait la présentation du rapport d’orientations budgétaires (ROB) pour l’année 2026. Je vous épargne toute la première partie du document sur le contexte économique, politique, monétaire et règlementaire, pour vous présenter les orientations de la majorité municipale qui seront contenues dans le budget 2026, qui sera soumis au vote en février prochain. Mais sous le prétexte "de la tenue des élections municipales et du renouvellement à venir du conseil d’administration", la droite s’inscrit dans une logique de gestion courante, comme s’il n’y avait pas d’urgences sociales à satisfaire dans la ville. Confrontés à la dégradation de la situation d’une partie de plus en plus importante de la population, la droite attend l’actualisation après 2026 de l’Analyse des Besoins Sociaux (ABS), pour "disposer d’une vision actualisée des situations de vulnérabilité et les problématiques rencontrés par les habitants".
La prévision des dépenses de fonctionnement pour 2026 est estimée à 1 328 264 €. Les actions présentées sont les suivantes :
- La Maison des seniors
Le rapport liste les activités proposées (self-défense, olympiades, gymnastique, ateliers de cuisine, ateliers mémoire, thés dansants, jeux de société, ateliers créatifs, séances de bien-être, célébration des anniversaires, organisation de sorties et de voyages) et cite les action nouvelles mises en place en 2025 (notamment des ateliers sur le sommeil, des ateliers E-sport, des temps d’échanges, l’organisation d’une journée dédiée à l’accueil des nouveaux retraités, la mise en place d’activités intergénérationnelles).
La municipalité se félicite "du succès rencontré par ces actions et de l’augmentation constante du nombre d’inscrits". Il est mis en avant "le travail de partenariat initié en 2025 avec les bailleurs du quartier prioritaire de la politique de la ville L’Entre-Bois des Roches afin d’identifier et de répondre de manière ciblée aux besoins spécifiques des seniors résidant dans ce quartier, renforçant ainsi l’inclusion et l’accessibilité des services de la Maison des seniors à tous". Il est enfin indiqué que "le voyage aidants/aidés, sera reconduit en 2026. Ce séjour constitue une solution de répit pour les aidants tout en permettant le partage de temps privilégié entre les personnes aidées et leurs aidants".
Il est annoncé un budget prévisionnel de la Maison des seniors de 166 793€, "soit une augmentation de 10,91 % par rapport à 2025". J’ai rappelé que cette "augmentation" n’est qu’un rattrapage de la baisse effectuée l’année précédente, puisqu’en 2024, le budget était de 171 360 € !
- La prévention et la promotion de la santé
Le rapport met en avant « le succès confirmé » du forum santé. Si "l’intégration de nouveaux partenaires a permis d’élargir et de diversifier les actions proposées", chacun a pu constater une participation en baisse, liée pour une part à une information déficiente.
A noter que "dans la continuité des ateliers collectifs menés par le Centre d’Investigations Préventives et Cliniques (IPC), des permanences trimestrielles gratuites seront mises en place à destination des usagers du CCAS, sur orientation des travailleurs sociaux. Elles offriront un temps d’échange et de prévention individualisé, autour de thématiques telles que l’alimentation, la santé mentale ou les addictions".
Le budget prévisionnel 2026 dédié à la prévention et la promotion de la santé s’élève à 3 850 €. Il était de 5 100 € en 2025 et de 9 100 € en 2024 !
- La lutte contre les violences faites aux femmes
Le rapport indique que "l’action du réseau coordonné par le CCAS depuis dix ans s’inscrit dans une dynamique partenariale visant à renforcer la prévention, la sensibilisation et la coordination autour de la lutte contre les violences faites aux femmes". À ce titre, le budget prévisionnel 2026 relatif à la gestion des logements temporaires est préservé (26 100 € en 2026 contre 25 898 € en 2025) en incluant la mise en place d’un accompagnement spécifique des victimes avec l’association « Femmes solidarités 91 ».
- Citoyenneté et accès aux droits
Le rapport se félicite de la poursuite de l’organisation des ateliers inscrits dans le dispositif des « paniers solidaires ». Mais ceux-ci ne concernent que 16 foyers par an, qui bénéficient d’un panier une semaine sur deux ! Par contre, "les ateliers proposés à l’épicerie sociale ont été suspendus en raison d’un faible nombre de participants" !
Le forum "Bien dans son logement" sera reconduit en 2026. "Développée en partenariat avec les bailleurs sociaux, cette action vise à sensibiliser les habitants aux enjeux du « savoir habiter » et à les encourager à devenir acteurs de leur habitat : économies d’énergie, tri des déchets, connaissance des droits et devoirs du locataire". Pour l’édition 2026, "il est envisagé d’associer notamment la CAF, l’ADIL, ainsi que les amicales de locataires".
- L’insertion socioprofessionnelle
Le CCAS doit reconduire les "ateliers à destination des allocataires du RSA portant sur la gestion budgétaire, l’insertion professionnelle, la santé, en s’appuyant sur les partenaires locaux".
- Le portage de repas
Le service de portage de repas s’adresse aux personnes en perte d’autonomie, qui de manière durable ou temporaire, ne sont plus en mesure d’assurer leurs courses alimentaires ni la préparation de leurs repas. Même si leur nombre augmente, la droite propose de reconduire le même budget que celui alloué en 2025, soit 200 000 €.
- Les aides
Le budget des aides est une nouvelle fois revu à la baisse avec 62 600 € (63 000 en 2025, 68 000 en 2024. Il concerne pourtant des demandes de plus en plus importantes : aide au paiement du loyer, frais de santé, tickets service permettant l’achat de produits alimentaires et d’hygiène, aides de fin d’année.
- La subvention d’équilibre au Service Autonomie à Domicile
Malgré les demandes non satisfaites et les besoins en forte hausse, la subvention du CCAS au SAD s’élèvera à 275 000 € pour l’année 2026. Elle était de 315 393 € en 2025 !
- Les recettes
Le montant prévisionnel de la subvention versée par la Ville au CCAS est le même qu’en 2025 : 1 054 315 €. Les subventions relatives à la gestion des logements temporaires (20 146 €) et à l’accompagnement des bénéficiaires du RSA (38 500,00 €) sont reconduites sans augmentation. Il a été précisé que "le CCAS pourrait percevoir des recettes complémentaires via des demandes de subventions auprès de la conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées de l’Essonne pour la mise en place d’actions de prévention destinées aux seniors et le développement d’actions à domicile à destination des bénéficiaires du Service Autonomie à Domicile".
Au final, un budget très insatisfaisant et totalement déconnecté face à la progression des urgences sociales !