Conseil municipal du 14 novembre 2019 (2e partie) : Centre commercial… toujours des études !

Je poursuis le compte-rendu du Conseil municipal avec la délibération visant à autoriser le maire à signer un mandat d’étude dans le cadre du projet de redynamisation du centre commercial Grand Bois avec la Société Publique Locale (SPL) des Territoires de l’Essonne pour une rémunération de 78 750 euros HT.

Rappelons qu’après avoir signé fin juin 2018 avec de nombreux partenaires la convention du programme « Action Cœur de Ville », la ville a adhéré le 15 novembre 2018 à cette SPL, dont l’actionnaire principal est le Conseil départemental de l’Essonne. Cette société a déjà en charge pour 69 240 € TTC la mission de mandat pour la réalisation des travaux en cours sur le secteur Berlioz / Püttlingen. Cette fois-ci il s’agit de confier à cette SPL, en 2020, une nouvelle mission sur 12 mois pour :

- « sélectionner les différents titulaires chargés de réaliser les études pré-opérationnelles »,

- « coordonner les différents intervenants, tout en anticipant d'éventuels changements de cap »,

- « appréhender les enjeux et éventuels arbitrages induits par l'analyse bilancielle de l'opération ».

En préambule, ma collègue Corinne Bediou a rappelé que « nous sommes toujours convaincus que la rénovation du quartier du Bois des Roches et de son Centre Commercial qui se meurt, est un impératif pour améliorer le cadre de vie des St Michellois et donner une plus-value à la ville ». Puis elle a relevé diverses approximations dans le document nommé : Définition du Programme Opérationnel. « On peut relever en page quatre pas moins de cinq fois les termes complexe, complexité ou difficulté. Il semble, en effet, que ce soit tellement complexe, qu’en page 5, le titre du paragraphe s’intitule : Notre compréhension de la commande. Ce petit aveu laisse comme une impression de flou et de manque d’anticipation. Or la ville a cosigné ce document, ce qui pour nous est une véritable source d’interrogation pour l’avenir du programme ».

Alors que près de 3 millions d'euros sont déjà engagés sur les travaux actuels d'aménagement (et d'abattage scandaleux d'arbres) du secteur Berlioz - Püttlingen, nous avons rappelé que plus de 300 000 € d'argent public ont déjà été dépensés depuis trois ans pour diverses études. Plus de 67 000 € en 2015 et 2016 auprès de l’EPARECA (Etablissement Public national d'Aménagement et de Restructuration des Espaces Commerciaux et Artisanaux), 127 080 € en 2017 pour des études urbaines Bois des Roches, 82 830 € en 2018 pour la redynamisation centre commercial et 10 000 € pour une étude de domanialité. S’y ajoute encore pour cette année diverses études complémentaires, sachant que les résultats des premières demeurent pour la plupart confidentielles.

Sous prétexte d’avoir un calendrier resserré imposé par l’Etat (ce qui ne semble pas être vrai pour les 4 autres communes de l’Essonne retenues dans le dispositif Action Cœur de Ville), le maire, sans doute obnubilé par le calendrier électoral, veut aller vite, au risque de défaire demain ce qui vient d’être lancé aujourd’hui rue Berlioz. Il est assez étrange que le maire évoque encore des contentieux juridiques en cours tout en se disant obligé de payer les importantes charges de copropriété du centre commercial à la dérive (430 000 € pour la ville et l’agglo en 2019). La hiérarchie des actions lancées expose à moyen et long terme la finalisation du programme de réhabilitation du quartier. Les sommes importantes déjà engagées sans visibilité d’avenir, engagent les finances de la ville dans un processus pour le moins hasardeux, d’autant plus que l’agglomération, pourtant compétente en matière de développement économique et commercial, se tient bien à l’écart du dossier. Quant aux dirigeants de Géant Casino, ils restent à ce jour bien silencieux sur leurs intentions commerciales et n’ont pas débloquer le moindre centime alors qu’ils sont copropriétaires majoritaires de la place Pütttlingen, actuellement rénovée avec de l’argent public.

Certes, le dossier n’est pas simple et les contentieux juridiques qui existent depuis près de 20 ans, ne sont pas de la seule responsabilité de la municipalité actuelle. Mais depuis 11 ans maintenant, celle-ci a surtout donné beaucoup de leçons, engagé de nombreuses études, plié devant toutes les injonctions de la copropriété et engagé des travaux coûteux dont la pertinence ne saute pas aux yeux à cette étape. Tout au long de la soirée, le maire a esquivé tout débat sur le fond en me coupant régulièrement la parole puis en clôturant brutalement la discussion. Bien que favorables à une profonde réhabilitation et rénovation du quartier, comme nous divergeons profondément sur la méthode dangereuse que le maire persister à suivre, nous avons voter contre ce nouveau mandat à la SPL Territoires de l’Essonne.

Il est temps d'arrêter les « études » et de débattre sérieusement avec les habitants et les commerçants sur des mesures concrètes pour le centre commercial et le quartier.

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