Le Conseil de la communauté d’agglomération de Cœur d’Essonne était convoqué le 15 janvier au Plessis-Pâté pour une réunion spécifique afin de délibérer sur le projet de Territoire. Pour une fois, les conseillers municipaux, non membres de cette instance avaient été spécifiquement invités à cette séance publique. Je ne vais vous détailler dans cet article le contenu de ce document de 74 pages que vous pouvez lire à partir du lien suivant : c’est ICI

Précisons simplement que ce document part d’un diagnostic relativement partagé par tous les acteurs et s’articule autour de six thématiques très classiques, assez fourre-tout et donc forcément consensuelles :

  1. Affirmer un équilibre entre ville et campagne ;
  2. Se mobiliser pour l’amélioration des déplacements ;
  3. Relever les défis des grandes transitions ;
  4. Développer les solidarités de proximité ;
  5. Promouvoir des projets innovants et fédérateurs ;
  6. Agir au sein de la région Ile-de-France.

Qui peut être contre ces généralités ? Plus intéressant est la déclinaison en 27 fiches actions précisant pour chacune d’elles de manière très synthétique les objectifs politiques et stratégiques, les objectifs opérationnels, le descriptif de l’action, les référents politiques et administratifs, puis les partenaires associés. Mais cet exercice a ses limites avec des formulations pour l’essentiel très vagues et l’absence totale de calendrier précis et d’éléments financiers. Si cette « feuille de route » à l’horizon 2030 a le mérite d’exister, il ne faut pas en attendre grand-chose, si ce n’est un balisage global et commun qui pourra très bien être utilisé et revendiqué par toutes les listes de droite, de gauche et du centre lors des élections municipales de 2020 dans chacune des 21 communes de l’agglomération. Chacun y trouvera en effet des têtes de chapitre facilement adaptables à la « langue de bois » que nous trouvons très souvent dans ces programmes électoralistes que d’ailleurs de moins en moins d’électeurs lisent sérieusement, en application de la formule chiraquienne célèbre : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient » !

Par contre, pour une fois, le débat lors de cette réunion m’a fortement intéressé.

Notons tout d'abord que le Président Braive n’a pas éluder que ce projet sort trois ans après la création de l'agglo. Ce qui démontre bien que le rassemblement des 21 communes s'est d'abord fait sur des considérations administratives et politiques sans beaucoup de contenu. S’ajoute à cela des compétences à la carte qui n'ont toujours pas été harmonisées (petite enfance, équipements culturels et sportifs, intérêt communautaire des zones d’activités économiques et commerciales). Je ne reviendrai pas sur le niveau de concertation, vanté par tous, mais en fait très largement insuffisant et limité. Placé sous l’égide d’un cabinet privé très compétent pour édulcorer l’expression réelle, mais limitée des habitants, les associations n’ont, semble-t-il, guère pu s’exprimer au sein du pléthorique Conseil de développement et surtout les élu-e-s des oppositions municipales, toutes tendances politiques confondues, ont été tenues à distance…

J’ai noté avec intérêt l’insistance du maire de Longpont, Alain Lamour, sur la nécessité d’une évaluation régulière et d’une adaptation de ce projet dans le temps. Mais l’essentiel des échanges a porté sur une bonne question peu argumentée et mal posée par le maire de Brétigny : « L’agglomération ne doit pas chercher à effacer les communes ». Beaucoup y ont vu un positionnement politicien de cet élu de droite, en grande difficulté dans sa commune. Pour ma part, je considère toujours que le fonctionnement de l’agglo nécessite de nombreux ajustements avec un renforcement et une amélioration des services de proximité (avec des coûts moindres) au bénéfice des habitants. Des habitants qui se trouvent encore davantage éloignés des lieux de prise de décisions et qu’on « balade » souvent avec des « C’est pas nous, c’est l’agglo » ou inversement ! Pour moi, au-delà des nécessaires mutualisations réelles de moyens et d’une totale harmonisation des compétences pour éviter que le contribuable paie deux fois, les communes doivent garder une plus grande autonomie dans les prises de décision, notamment budgétaires. Enfin j'ai noté (encore une fois) le peu d’implication des six représentants saint-michellois au sein de l’agglomération. Trois étaient absents. L’ancien maire, vice-président de l’agglo est resté silencieux et madame le maire s’est contenté de deux petites remarques, une non fondée sur la réussite éducative (visiblement elle n’avait pas ou mal lu le document) et une autre assez technocratique sur la santé. A suivre…

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