Aménagement de la rue Jacques Brel : beaucoup de flou !

Une cinquantaine de personnes ont assisté le 15 janvier à la "réunion publique d’information sur les propositions d’aménagement qui seront entrepris cette année rue Jacques Brel".

Pour une fois, la communication avait été faite en amont dans le journal municipal, sur le site de la ville et les réseaux sociaux, avec une invitation spécifique dans les boîtes aux lettres des habitants du quartier de la Fontaine de l’Orme. L’intitulé de l’invitation était attractif, mais le déroulement et les conclusions nous ont laissé une grande impression d’approximations, puis de flottements.

La rue Jacques Brel est un axe routier structurant de la ville, édifié il y a maintenant plus de 40 ans. Il permet notamment d’accéder ou de sortir de la Francilienne. Il concentre aujourd’hui de nombreuses nuisances qui ont été rappelé par le maire et plusieurs riverains : augmentation du trafic (jusqu’à 500 véhicules par heure, aux heures de pointe), avec de nombreux camions, des vitesses excessives (la moyenne relevée est de 38 à 46 km/h alors que la rue est en zone 30), des vibrations qui provoquent parfois des fissures aux maisons, les priorités à droite non respectées, beaucoup de bruit, du stationnement anarchique réduisant les espaces pour les piétons, des entrées de garages parfois encombrées, les racines des arbres qui endommagent les trottoirs et les canalisations… Il y a eu peu de transformations ces dernières années, si ce n’est la pose, puis la dépose de "coussins berlinois", ces ralentisseurs, assez décriés, pour les nuisances procurées.

Madame le maire était accompagnée de son adjoint au cadre de vie et travaux (totalement silencieux) et d’une technicienne de l’Agglomération, chargée de la voirie, puisque cette compétence est assurée par l’agglomération depuis 2011. Sophie Rigault, a d’abord rappelé que la commune dispose d’une enveloppe annuelle de 650 000 € pour les travaux de voirie, à laquelle la ville ajoute entre 100 et 200 000 € à travers un fonds de concours. Puis elle a laissé la représentante de l’agglo présenter une esquisse d’aménagement, tout en convenant que le schéma proposé ne pouvait pas prendre en compte la totalité des contraintes et des objectifs qui parfois se contredisent. Entre la volonté de fluidifier, ralentir et sécuriser le trafic routier, d’intégrer une bande cyclable, d’augmenter et de matérialiser les places de stationnement, de respecter les normes PMR pour les trottoirs et de garder des arbres, la solution idéale n’existe pas avec une largeur de rue qui n’est pas modifiable.

En résumé, le projet présenté prévoit notamment :

- la suppression du petit terre-plein central,

- la rue reste en double sens, mais elle sera composée d'une voie centrale banalisée sans marquage axial pour les véhicules motorisés et de deux bandes latérales pour les cyclistes, de chaque côté. On appelle ce dispositif le chaucidou (contraction de « chaussées à circulation douce »).

- deux plateaux surélevés sont prévus aux intersections avec les voies adjacentes. L’un à l’intersection avec les rue Ronsard et Verlaine, l’autre ne semble pas totalement positionné,

- 36 places de stationnement d’une largeur 2,50m seront matérialisées au sol (jusqu’à présent 31 places existantes, pour une soixantaine de véhicules en stationnement un peu anarchique) et 11 nouvelles places qui sont annoncées près du rond-point au début de la rue de la Noue Rousseau,

- la largeur des trottoirs devrait être portée au 1,50 m réglementaire et l’espace devrait être sécurisé pour éviter le stationnement des véhicules.

- l’arrêt de bus de la ligne DM2B pourrait être déplacé après le rond-point, côté rue de Rosières.

- parmi les 13 arbres existants, un, malade, pourrait être abattu.

- il n’est pas prévu un revêtement de voirie anti-bruit.

Par contre, il était assez surprenant (et frustrant) de ne pas disposer d’un certain nombre de données. Ainsi, Madame le Maire a indiqué que l’étude de circulation réalisée en 2021 (17 632, 80 €, mentionnés dans le compte administratif de la ville) n’a pas été reprise, car non satisfaisante. Malgré plusieurs demandes, nous n’avons jamais reçu le document. Elle a également évoqué plusieurs « études en cours » : sur l’état des canalisations d’eaux usées, sur la perméabilité des sols et sur l’état de la voirie. Soit autant d’éléments, inconnus aujourd’hui, qui nécessiteraient d’être beaucoup plus prudents et pragmatiques sur le contenu de la nécessaire restructuration de cette rue. Tout ceci ne semble pas perturber outre mesure Madame le Maire qui déroule son plan d’aménagement, même imparfait, et évite d’évoquer un coût prévisionnel pour ces travaux et des délais de réalisation.

Une fois encore, nous sommes dans une logique de communication. Sophie Rigault fait toujours une petite allusion pour incriminer la municipalité de gauche qui naguère n’aurait pas anticiper les évolutions. Puis il y a le « je consulte les habitants »… mais je vais faire ce que j’ai décidé. Et il y a toujours cette logique de saucissonner les dossiers, ne jamais aborder les sujets de manière globale et se contenter de faire du coup par coup. Pourtant, Madame le maire est en responsabilité depuis maintenant 15 ans, avec un programme qui prévoyait en 2008 d’élaborer "un plan général de circulation", dont nous n’avons toujours pas vu le moindre début de commencement.

Bref, la réunion s’est terminée de manière assez confuse, sans qu’on sache vraiment ce que la municipalité retirait de cet échange avec la population et quelle suite serait donnée sur la finalisation du projet. Les participants, qui avaient laissé leur adresse mail, ont reçu mercredi soir un message assez laconique : "Madame le Maire tient à vous remercier pour votre participation à la réunion au sujet de l’aménagement de la rue Jacques Brel. Comme convenu, nous reviendrons vers vous dans les prochaines semaines pour vous présenter le plan d’aménagement adapté".

Donc à suivre…

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