Centre commercial : l’enfumage continue

Vous connaissez le proverbe "quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage". Ceci pourrait tout à fait s’appliquer à la communication de la municipalité sur le centre commercial Grand Bois. Une lettre "lettre d’information à l’intention des riverains du quartier Berlioz-Püttlingen", a été distribuée dans les boites aux lettres de ce secteur le week-end dernier.

Elle vient juste d’être mis en ligne sur le site internet de la ville. C’est ICI. Cette lettre comporte une série d’informations sur le programme Action Cœur de Ville pouvant intéresser tous les Saint-Michellois. Il est notamment indiqué que le groupe Casino (propriétaire majoritaire de la galerie marchande) ne participera pas au financement du projet Action Cœur de Ville. La municipalité précise même : "Tout au plus, il pourra se montrer aidant dans d’éventuels mouvements. Le site Saint-Michellois ne fait pas partie de ceux sur lesquels il a choisi d’investir". Pourtant l’engagement fort du groupe Casino dans le programme Action Cœur de Ville a toujours été mis en avant par la municipalité depuis la signature en juin 2018 de la convention cadre. "Une chance sans précédent pour Saint-Michel" indiquait même le maire dans ses différents discours et écrits.

Que s’est-il donc passé ces derniers mois ? Quel peut-être maintenant le contenu réel du projet de réhabilitation du centre commercial, sans la moindre participation financière du propriétaire principal et majoritaire du site ?

En attendant d’éventuelles réponses, la municipalité indique qu’il est nécessaire de poursuivre encore des études juridiques, urbaines et architecturales « pour que les travaux opérationnels puissent démarrer en 2022 ». A ce jour, selon les documents budgétaires présentés, 380 000 € avaient été inscrits au budget 2020 et 300 000 € viennent d’être votés pour le budget 2021. A ces sommes il convient d’ajouter les études pré-opérationnelle de requalification du secteur Berlioz Püttlingen pour 305 838,30 €.

Face aux nombreuses interrogations, la municipalité joue les victimes.

Il est écrit :"Soyons francs, le centre commercial Grand Bois se meurt. Il faudrait être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Mais il est malhonnête de dire que la ville en est responsable". Le maire a pris l’habitude de traiter les autres de malhonnêtes et de dénoncer régulièrement les mensonges qui sont colporter dans la ville, sans préciser lesquels. Dans le cas présent, personne n’a dit que la ville était responsable de la mort du centre commercial. Pour ma part j’ai toujours dit et écrit deux choses assez simples :

- Comment peut-on à la fois payer d’importantes charges pour un centre commercial moribond dans notre ville et en même temps, au sein de l’agglomération, participer au financement du développement commercial de la zone d’activités de la Croix Blanche ? Ne faudrait-il pas déterminer une stratégie cohérente au niveau de l’agglomération en intégrant le centre commercial Grand Bois dans les compétences de l’agglomération ?

- Les contentieux en cours depuis 1999 au sein de la copropriété Grand Bois démontrent que les charges payées par la ville sont manifestement illégales. Doit-on continuer à faire payer les contribuables Saint-Michellois ? Pour rappel : 238 715,18 € de charges ordinaires en 2019 + 46 379,48 € versé au titre de fonds de solidarité.

La boulangerie Desjardins

Le maire utilise la même technique de victimisation concernant la fermeture brutale le 17 décembre de la boulangerie Desjardins (page 3 du document)

Ce dossier, assez opaque, a déjà été évoqué ici, en lien avec la délibération prise lors du Conseil municipal du 15 décembre dernier. A travers une décision modificative sur le budget 2020, le maire a affecté 200 000 € pour effectuer la préemption des murs et du fonds de commerce de cette boulangerie. L’ensemble des éléments est toujours en ligne sur ce blog ICI. Cette décision et les modalités de cette préemption suscitant beaucoup d’interrogations, la municipalité a tenté de se justifier à travers un communiqué confus sur les réseaux sociaux et dans le journal municipal de janvier (page11). Les premières explications n’étant pas très convaincantes, la municipalité y revient dans cette lettre d’information.

A la lecture, et sans être exhaustif, trois éléments apparaissent :

- Un mensonge : la ville écrit avoir "appris début décembre la fermeture de la boulangerie Desjardins par le biais des Déclarations d'Intention d'Aliéner (DIA)". C'est faux. Ces DIA "sont parvenues en mairie à la mi-octobre" comme cela est précisé dans la note de présentation pour le Conseil municipal du 15 décembre.

- Une approximation : il y avait pour cette boulangerie trois interlocuteurs avec des situations différentes, le propriétaire des murs, le propriétaire du fonds de commerce, tous les deux concernés par les DIA, et l’exploitant de la boulangerie. Il est donc un peu abusif d’écrire que "les exploitants ont décidé de liquider leur entreprise" alors que les propriétaires avaient trouvé un repreneur qui s'engageait à poursuivre l'activité.

- Une omission : la mairie évoque le début des "procédures d'achat" des murs (80 000 €), mais oublie d’indiquer qu’en contradiction avec le montant des fonds votés le 15 décembre, elle a décidé ensuite de ne plus préempter le fonds de commerce (estimé à 110 000 €). Pourquoi ?

Avez-vous remarqué le petit encart en bas de la page 3 du document sous le titre "Il se dit que…" ?

La municipalité met en avant des citations, sans citer l’éventuelle source et les auteurs :

- "La ville a fermé la boulangerie Desjardins". On ne sait pas d’où sort cette affirmation. Peut importe, ça permet à la municipalité d’écrire « Bien évidemment c’est faux ».

- "La ville bloque les projets de reprise d’activité dans cette cellule commerciale". Qui a dit ceci ? Personne. Mais "là encore", ça permet à la municipalité d’écrire "l’information est inexacte".

La copropriété Grand Bois

Le syndicat des copropriétaires du centre commercial Grand Bois, qui comprend la mairie de Saint-Michel sur Orge, tenait une assemblée générale extraordinaire lundi 18 janvier 2021. Une vingtaine de résolutions étaient inscrites à l’ordre du jour. Aucun suspens sur l’issue des votes, car comme lors de chaque AG ce sont d’abord les intérêts des différentes filiales du groupe Casino qui l’emportent, car elles détiennent plus de la moitié des tantièmes.

Pourtant le climat demeure particulièrement tendu.

- La semaine précédente, Casino, la ville, la Société Foncière Paris Languedoc, les syndics SUDECO et FIGA avait été destinataires d’une assignation en justice portée par trois co-propriétaires réclamant au total 3,4 millions d’euros !

- L’assemblée générale devait également débattre et se prononcer sur quatre résolutions assez inquiétantes :

*la première portait sur la reconnaissance du caractère irrégulier du protocole d’accord signé le 15 septembre 1999, dont l’existence n’a été porté à la connaissance des copropriétaires que lors d’une assemblée générale du 16 mai 2019. Un protocole engageant des travaux importants et confirmant un niveau de charges exorbitant, sources de nombreux contentieux depuis 20 ans.

*la deuxième résolution demandait la mise en cause de la responsabilité du syndic SUDECO, mandataire de la copropriété depuis 2003.

*la troisième résolution demandait la mise sous administration judiciaire de la copropriété.

*enfin la quatrième résolution exigeait la révocation des membres du Conseil syndical dans son ensemble.

Tout ceci interpelle pour la réalisation du projet Action Cœur de Ville, censé en particulier "redynamiser le centre commercial Grand Bois".

A suivre…

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